Ah, le mois de décembre. Les fêtes qui arrivent, la neige qui suit, un temps festif et joyeux pour beaucoup. Alexis n'arrivait pas à comprendre le plaisir que les gens y prenaient. Pour elle, il s'agissait d'une période de grippes et de dépenses inutiles. Elle aurait bien aimé pouvoir vivre dans une région chaude, du moins plus chaude que la température du moment. Elle était complètement gelée et elle regrettait vraiment d'être sortie. Mais si elle voulait comprendre ce qui lui était arrivée quelques années plus tôt, elle ne pouvait pas rester enfermée à l'auberge, cela ne lui apporterait rien.
La voilà à errer dans les rues de la ville, ne connaissant ni les lieux, ni les gens. Enfin, pas vraiment. Ils avaient tant changé de ses souvenirs, de son « imagination » comme aimaient le dire les psy. Sauf physiquement. Ça, elle ne saurait se l'expliquer, mais ils étaient tous exactement comme dans ses souvenirs. Pas une ride de plus, alors que des années s'étaient écoulées. Elle refusait la seule explication qu'elle avait pour l'instant. Non, elle s'était battue trop longtemps pour cesser de croire à ses fantaisies, elle n'allait pas recommencer maintenant.
Arrivée dans un parc, c'est avec regret qu'elle remarqua la présence de nombreux enfants. Elle avait envie de s'asseoir, de se reposer un peu. Alexis marchait depuis un bon moment maintenant, mais il fallait dire que ce qui l'épuisait le plus était ses pensées. Toute cette histoire lui prenait son énergie. Difficile de réfléchir quand tout ce qu'elle pouvait faire, c'était de s'interroger et de se poser mille et unes questions sans réponse. C'était frustrant. Épuisant, surtout. Elle avait besoin de se calmer, même si le lieu n'était pas vraiment propice au calme.
S’asseyant sur un banc, elle grelottait en maudissant l'univers pour cette température insupportable. Elle avait beau avoir un manteau, une tuque et un foulard, ce n'était pas assez pour empêcher le vent de s'engouffrer dans ses vêtements. Elle frottait du mieux qu'elle pouvait ses bras, mais cela n'y changeait rien.
« Stupide température. Stupide froid. J'aurais dû rester à l'auberge, je me serais moins fais ch... »Alors qu'elle maugréait tout bas, elle fut interrompu par son propre éternuement. Près d'elle, une personne s'était approchée et elle ne la remarqua que lorsqu'elle lui tendis un mouchoir avec un sourire. Alexis n'avait même pas la force de lui envoyer un regard noir. Les joues rougis, la mâchoire claquante sous le froid, elle avait beau tenté de lui dire silencieusement de la laisser tranquille, on ne pouvait rien savoir d'elle sinon qu'elle était frigorifiée. Elle attrapa le tissu à contrecœur pour s'essuyer le nez, avant de remercie tout bas la jeune femme, sa garde un peu baissée tant elle avait froid.
« Dis moi qu'il y a un café près d'ici, je ne pense pas pouvoir rester une minute de plus à l'extérieur. » Elle devait aller s'acheter un manteau plus épais. Celui-là ne couvrait décidément rien.